En 2023, 9,1 TWh de biométhane ont été injectés dans les réseaux, soit + 31 % en un an.
«Le gaz renouvelable est un peu le couteau suisse de la transition énergétique. Ce n’est plus une filière émergente, c’est une filière mature. L’objectif est de produire 70 TWh en 2030, soit 20 % de notre consommation de gaz. Il ne faut négliger aucune catégorie d’installation, aucune technologie de production», a déclaré Jules Nyssen, président du Syndicat des énergies renouvelables (SER), à l’occasion de la publication du Panorama des gaz renouvelables 2023, ce mardi 23 avril.
En 2023, 9,1 TWh de biométhane ont été injectés dans les réseaux, soit + 31 % en un an. Au 31 décembre 2023, les 652 installations représentaient une capacité de production de 11,8 TWh/an, ce qui correspond à 2 réacteurs nucléaires (1). Toutefois, ce sont seulement 139 installations qui ont été créées en 2023, au lieu d’environ 150 les années précédentes, explique Laurence Poirier-Dietz, directrice générale de GRDF. «Le tarif de rachat du gaz a été abaissé en 2020 et cela a été difficile pour les porteurs de projet en 2021 et 2022. Il y a eu un effet retard. Maintenant, le tarif a été revu et on sent une dynamique. 580 projets sont en attente, représentant 15 térawattheures». La directrice générale de GRDF souligne aussi que 3 TWh sont à disposition dans un délai de 4 ou 5 mois : il suffirait d’autoriser les 652 installations actuelles à produire plus, au bon tarif. Actuellement, les installations sont moins bien rémunérées si elles dépassent leur capacité maximale.
Il n’y a pas que le biométhane…
En complément du biométhane, il s’agit aussi de développer de nouvelles voies de production de gaz renouvelables. Les deux filières ayant le plus de potentiel sont la pyrogazéification et la gazéification hydrothermale. En 2030, la première pourrait produite 6 TWh et la seconde 2 TWh.
Pour pouvoir atteindre les objectifs fixés en 2030, le SER et les opérateurs gaziers appellent l’Etat à prendre plusieurs mesures, dont le lancement de l’Appel à projets pyrogazéification pour injection.
1) L’écart entre quantités injectées et capacités maximales installées provient du temps de la montée en charge des installations qui ont été mises en service une année donnée.
